Côte d'Ivoire / Environnement : SOS pour l'espace marin et côtier, en état de pollution et dégradation avancé
Des déchets plastiques flottants sur la lagune Ebrié à Abidjan |
En état de pollution et dégradation avancé, l'environnement marin et côtier ivoirien est aujourd'hui menacé. C'est ce qui ressort du rapport présenté par le Centre Ivoirien Anti-Pollution, CIAPOL, à travers le projet de Gestion Intégrée de l'Aire Marine et Côtière d'Abidjan à Assinie, GIAMAA, ce jeudi 16 juin dans la capitale économique ivoirienne.
Après plus de deux années de consultation d'experts et de travail terrain sur les thématiques telles
que les forêts,
les mangroves, la pollution, la pêche, l'érosion
côtière, ce rapport
se veut un diagnostic de l'état de santé de l'écosystème marin et côtier ivoirien en
relevant les défis
cruciaux à
relever pour le développement
durable de la Côte
d'Ivoire.
Ainsi, l'on note que les stocks des
ressources halieutiques sont en danger à travers une diminution des réserves de poissons estimées à 100 milles tonnes en 2018. Ce qui correspond à un manque à gagner
d'environ un milliard de franc CFA. La destruction des mangroves sur le
littoral par les activités d'exploitation constitue une pression importante du fait des
travaux d'infrastructures et la coupe du bois de mangrove pour le chauffage présente des conséquences au
niveau de la pêche
et de la protection des berges.
La pollution par les déchets plastiques peut être observée le long du littoral, sur les berges
lagunaires et certains cours d'eau à l'intérieur
du pays. En 2019, 200 mille tonnes de déchets plastiques se sont accumulées sur les plages ivoiriennes. La surface
d'insalubrité
que cela entraine représente
7% du territoire de la zone côtière,
constituant une menace pour la santé des populations, pour la biodiversité marine et certaines espèces et partant, une entrave au développement du
tourisme.
Les huit baies de la lagune Ébrié sont, selon
les conclusions de ce rapport, confrontés aux phénomènes illégaux de dragage
et de remblai qui réduisent
la surface de cet écosystème. Cette
lagune aurait dépassé sa capacité de charge écologique, tant
la pollution à
laquelle elle est confrontée est impressionnante.
Une situation qui est la résultante des défis
environnementaux confrontée par la Côte
d'Ivoire, traduits par le changement climatique, l'érosion côtière et les inondations engendrées par de fortes tombées de pluie depuis ces dernières années, mais aussi
par l'action de l'homme à travers les migrations, l'industrialisation, l'urbanisation et
l'occupation incontrôlée des zones
littorales.
Le Rapport sur l'état de l'environnement marin et côtier de la Côte d'Ivoire remis au corps préfectoral par Jean Luc Assi, ministre en charge de l’environnement et du développement durable |
Dans cet océan de désolation, navigue encore un brin d'espoir. Ce rapport exhorte à réhabiliter et
restaurer l'écosystème marin et côtier ivoirien.
Mais surtout, invite toutes les composantes de la société à
modifier leurs gestes au quotidien et adopter des habitudes plus soucieuses de
l'environnement. Sans exclure, un prochain accord juridiquement contraignant
contre la pollution plastique.
Le
Rapport sur l'état
de l'environnement marin et côtier de la Côte d'Ivoire a été
réalisé grâce au soutien
financier du gouvernement allemand et de la Banque Mondiale dans le cadre du
projet d'Investissement pour la Résilience des Zones Côtières
Ouest Africaines, WACA ResIP.
LAWANI Babatundé
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