Côte d'Ivoire / Santé: 7 cliniques sur 10 sont illégales

Dr Joseph Boguifo, président de l'Association des Cliniques Privées de Côte d'Ivoire


C'est un tableau du secteur de la santé sombre qui a été dépeint par l'Association des Cliniques Privées de Côte d'Ivoire, ACPCI,  ce mercredi 19 mai 2021 à Abidjan.

Sur 2036 établissements identifiés dans le pays, le privé compte à lui seul la majorité des structures de soin avec plus de 51% de cliniques. Le hic, cependant, 70% d'entre elles sont illégales. Là où la Tunisie et le Maroc enregistrent 0%.

Selon Dr Joseph Boguifo, président de ACPCI, cette situation est la résultante de l'arrêt de délivrance d'autorisation d'installation depuis 2008 par l'État et la crise militaro-civile de 2002. Une situation anarchique décriée une nouvelle fois par les professionnels du secteur.

"Savez vous que nous (hôpitaux) n'avons pas le droit de faire de la publicité. Malheureusement cette règle n'est pas respectée. De nombreuses annonces sont aujourd'hui faites  dans les journaux et sur les radios", dénonce-t-il.

Face aux nombreuses critiques à l'endroit des cliniques privées, notamment sur ses tarifs jugés excessifs,  l'Association s'est sentie "mal" et a tenu à éclairer la lanterne de l'opinion publique.

"En 1994, quand il y'a eu la dévaluation, tout a  changé de prix sauf les coûts pratiqués par les cliniques privées. Ces coûts sont toujours les mêmes depuis bientôt 30 ans, malgré l'arrêté ministériel nous autorisant à les revoir à la hausse", informe Dr Joseph Boguifo, président de ACPCI.

Cet arrêté ministériel n'a pu, jusque là, entrer en vigueur à cause du coup d'état de 1999 et de la crise post-électorale de 2010. Si aucun n'accord n'est trouvé avec le gouvernement pour un accompagnement des cliniques légalement constituées, l'Association des Cliniques Privées de Côte d'Ivoire se réserve le droit de réajuster les coûts de ses prestations et services au 1er janvier 2022, conformément à la loi qui l'y autorise.

"Au cas contraire, de nombreuses cliniques vont être obligées de fermer. Et cela devrait mettre à rude épreuve une population déjà confrontée à la difficulté d'un secteur public, qui a du mal à répondre à ses attentes", conclut Dr Joseph Boguifo.

 

LAWANI Babatundé


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Côte d’Ivoire / Entreprise : Ahmed Cissé, PCA de Moov-CI, élevé au grade de commandeur de l’ordre national

Côte d’Ivoire / Sécurité : Asepro 225 forme ses entreprises partenaires sur la gestion de crise

Côte d’Ivoire/ Société: L'élection du président Bola Ahmed Tinubu saluée