Côte d’Ivoire / Industrialisation : Des leçons données à Alassane Ouattara
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Alassane Ouattara reçoit le maillot de Lionel Messi, signé
par la star argentine, des mains du Pr Jaume LLOPIS / Crédit Photo : Atoo.ci
C’est un véritable cours magistral auquel ont eu droit le
Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, et toute l’assemblée de la
cérémonie d’ouverture de la 7è édition de la CGECI Academy, sur le thème : Cap
sur l’industrialisation, un défi pour tous.
Ce mercredi 25 Septembre au Sofitel Hôtel Ivoire Abidjan, le
Professeur Jaume LLOPIS, Maitre de conférences en Management Stratégique à IESE
Business School de Barcelone a, au cours de la conférence inaugurale, instruit
sur la valorisation des produits agricoles pour fonder une industrie nationale.
Malgré une production de 24 millions de tonnes des cultures
vivrières et industrielles (chiffre Ministère de l’Agriculture et du
Développement Rural), le taux d’industrialisation de la Côte d’Ivoire s’établit
à 28%. Avec une croissance manufacturière de 2,2%. Sur les 2 millions de tonnes
de cacao produits annuellement, seulement 300 milles tonnes sont transformés
localement. La Côte d’Ivoire est donc loin d’être un pays industrialisé comparé
aux nouvelles économies telles l’Inde qui enregistre 7% de croissance
industrielle et 15% en Chine. Et dire que le développement industriel dans
cette ancienne colonie française remonte à 1943. 75 ans plus tard, le train est
encore sur le quai, en attente d’importantes ressources avant de s’élancer.
Pour le Professeur
Jaume LLOPIS, cette situation est due principalement à la faiblesse de la diversification
des exportations couplée d’un faible niveau de formation et de développement du
capital humain. Avec un retard technologique causé par un manque
d’investissement en recherche, développement et innovation. Et le PIB par
habitant relativement bas.
L’universitaire est
cependant convaincu que l’agro-industrie reste le fer de lance de la
transformation économique de la Côte d’Ivoire. Cela passe, avant tout, par la
création de la valeur ajoutée dans toute la chaine, depuis la production
jusqu’à la consommation, à travers une image de marque forte.
Pour étayer ses dires, c’est vers le sport qu’il se tourne.
Prenant l’exemple du maillot du Football Club de Barcelone fabriqué à un ou
deux dollars. Mais avec l’image de marque du club barcelonais, le maillot est
revendu à 110 euros dans les boutiques. Et quand Lionel Messi, qui en lui-même
est une marque, y appose sa signature, ce même maillot revient encore plus
cher. Voilà la valeur ajoutée à partir de l’image de marque dont il recommande
aux ivoiriens.
A l’issue de son exposé, le Professeur Jaume LLOPIS a exhorté le patronat
à la production d’un livre blanc, au terme de cette 7è édition de la CGECI Academy.
Un livre qui devra contenir l’ensemble des résolutions et recommandations
obtenues des 30 sessions d’échanges sur la problématique de l’industrialisation
en Côte d’Ivoire. Un livre qui devra par ailleurs, identifier clairement les
différents acteurs de cette industrialisation. Avec à la clé, la réponse aux
questions : Qui ? Va faire quoi ? et Quand ?
Au-delà de la Côte d’Ivoire, c’est tout le continent
africain qui doit tirer profit des leçons du Professeur Jaume LLOPIS pour faire
du berceau de l’humanité le nouvel eldorado industriel.
LAWANI Babatundé
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