Côte d’Ivoire / Entreprises : Des recommandations du patronat pour se prémunir des crises

La 9è édition de la CGECI Academy sest tenue autour de la principale thématique : Crises et Résilience des Entreprises en Afrique


Aout 2019, le Nigeria ferme ses postes frontières avec le Bénin, le Niger et le Cameroun pour officiellement freiner la contrebande et permettre laugmentation de la production locale. Cette décision stratégique pour la première économie du continent va durer cinq mois. Cinq mois pendant lesquels, aucune transaction par voie routière ne pouvait se faire entre ces pays voisins. Cest la galère des activités transfrontalières mais pas seulement.

A un peu plus de mille kilomètres de Lagos, Kaera Cosmetic, entreprise à capitaux ivoiriens fabricant de produits cosmétiques dit avoir souffert de cette situation. Elle qui avait trois camions de livraison à la frontière de Semè-Krakè, au Bénin en partance pour le Nigeria, juste à la veille de la fermeture.

« Nos camions y sont restés pendant trois mois. Nous étions obligés de les rapatrier sur le Togo, dédouaner les marchandises et les mettre dans des conteneurs en direction du Nigeria, pour à nouveau les dédouaner au port de Lagos. Avec tous ces coûts supplémentaires et imprévus, il est évident que nos entreprises ne soient pas compétitives », regrette Fodé Kaera Yattabaré, Directeur Général de Kaera Cosmetics.




Cette crise commerciale, qui a pris fin avec la réouverture des frontières en décembre 2020, est la conséquence de la gestion administrative et territoriales des autorités nigérianes. Comment une entreprise peut-elle alors se prémunir dune crise commerciale aussi inattendue comme celle-ci, ou même une crise de nature différente ? Les réponses à cette question ont été apportées au cours dun panel organisé en marge de la 9è édition de la CGECI Academy , le forum économique annuel du patronat ivoirien, le 29 octobre 2021 à Abidjan.

Eric Thiam Sabates, Directeur Général Régional de Imperial Tobacco, invite les entreprises à être prêtes à ne pas être prêtes. Un jeu de mots qui, pour lui, traduit lidée que les crises ne vont pas forcément se produire selon le plan de gestion mise en place. La capacité dadaptation est donc indispensable.

« Vous pouvez préparer un plan pour prévenir un incendie et vous vous dites que quand le feu démarre ici, nous nous réunissons là-bas pour procéder à l’évacuation. Et cest peut-être à cet endroit même que lincendie va se déclencher. La culture du risque, qui permet de réagir avec calme, sans froid et communication et daller droit au but dans le processus de gestion, s’évère importante », explique-t-il.


Eric Thiam Sabates, Directeur Général Régional de Imperial Tobacco


« Une entreprise doit procéder à un exercice didentification de risques auxquels elle peut être exposée et préparer des plans dactions testés et pratiqués, pour mieux les affronter. Le premier plan doit servir en réaction immédiate, puis un deuxième pour gérer la crise dans son prolongement à court termes, un troisième qui permet de réaliser la continuité des activités et un dernier pour décider des modifications à faire pour mettre à jour le dispositif sécuritaire pour le futur », poursuit-il.  

Au terme des échanges, les entreprises ont été exhortées à mettre en priorité la vie de leurs personnels quand survient une crise. Et après, les actifs notamment les machines de production et autres pour la pérennisation de leurs activités. Elles doivent toujours se poser la question de savoir : comment tirer profit de cette crise ? Car par-dessus tout, une crise peur s'avérer être une opportunité.

LAWANI Babatundé


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