Côte d’Ivoire / Entreprises: « Les banques n’ont pas la capacité à financer les start-up », Issa Fadiga, DG Banque Populaire

Issa Fadiga, Directeur Général de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire, ce mardi 23 février 2021 à Abidjan


« Les banques n’ont pas la capacité à financer les start-up ». C’est l’information livrée par Issa Fadiga, Directeur Général de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire, ce mardi 23 février 2021 à Abidjan, à l’occasion des 32è Rencontres Professionnelles de l’Entreprise.

Pour ce financier, les banques s’appuient sur les états financiers, sur l’historiques des deux ou trois derniers exercices. Toutes choses qu’une entreprise qui vient d’être créée ne peut fournir.

Sur la problématique de l’accompagnement des PME, les quatre banques publiques en activité sur le marché ivoirien représentent 19% du réseau national bancaire et enregistre un bilan du portefeuille crédits chiffré à 8%.

« Les gens pensent que les banques publiques existent pour financer le secteur public. Mais à la réalité, elles financent principalement le secteur privé à près de 70 à 75% dans le secteur secondaire et tertiaire contre 25% en moyenne pour le secteur public », précise-t-il.

Le taux d’intérêt, pratiqué par les établissements financiers dans l’espace UEMOA, se présente parfois comme un obstacle à l’accès des PME à des financements adaptés. A cette question, le Directeur Général de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire répond qu’il existe une corrélation entre le taux d’intérêt et le niveau du risque. Plus le niveau de risque est élevé, plus le taux d’intérêt l’est également, avance-t-il.

« Le coût des ressources peut aussi expliquer la problématique du taux d’intérêt. Si une banque va prêter 5 à 6 milliards auprès d’une compagnie d’assurance, celle-ci peut exiger que cet emprunt soit rémunéré de 5 à 6%. Vous comprenez que la banque ne peut prêter ces mêmes fonds à 5%, même si la PME présente un niveau de risque zéro », soutient Issa Fadiga.

Comme solution aux problèmes du taux d’intérêt en particulier et celui du financement des PME en général, l’évolution de tout l’écosystème du financement a été préconisée par le Directeur Général de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire.

Pour ce faire, il recommande d’augmenter le taux de bancarisation, estimé aujourd’hui à 22%, pour améliorer la capacité des banques à pouvoir prêter, à travers des ressources beaucoup plus vastes et moins chères. Les PME ont, elles, été appelées à se formaliser et à disposer d’états financiers fiables pour réduire leur niveau de risque. Quant à l’Etat, il a été invité à la mise en place d’un registre de sureté unique qui va centraliser toutes les sociétés nationales et à une opérationnalisation du fonds de garantir qui permettrait de mitiger le risque que prennent les banques sur les PME.

LAWANI Babatundé


 

 

 

 

 

 

 

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